De Trump à l’Afrique du Sud

Disons-le tout net : le 45e président américain est à mon sens un danger public. Il faudrait l’enfermer entre quatre murs capitonnés pour l’empêcher de faire du mal, aux autres pays mais au sien aussi. Il en a encore fourni la preuve récemment : l’homme a eu des propos particulièrement venimeux envers l’Europe. A ses yeux, ce projet-là était en effet voué à l’échec. Des propos comme d’habitude non argumentés et assez ridicules. Pourtant, j’ai été surpris en voyant combien ses idées semblent avoir eu un impact chez certains. Il y a quelques jours, je me suis en effet rendu à Cape Town pour participer à un congrès. Et au cours de la soirée, j’ai parlé de cela avec certaines personnes présentes. Et certains soutenaient les déclarations du sémillant milliardaire ! Pour moi, ceux-là se laissent vraiment avoir grossièrement. Donald Trump malmène seulement le modèle européen afin de nous fragiliser. Ce qu’il veut véritablement, c’est le trépas de l’Europe pour arriver à ses propres fins. Comme Poutine, qui poursuit son oeuvre de propagande en ce sens depuis si longtemps. Les deux ont chacun leurs raisons. Poutine entend exterminer l’écueil européen qui se dresse sans cesse devant lui. Trump, quant à lui, et avec le pragmatisme qui le caractérise, rêve d’isoler chaque pays européen dans le seul but de pouvoir conclure avec lui des partenariats très lucratifs pour les américains. L’application vivante de « America first », en somme. Trump a de l’Europe une vision subjective : tout ce qui l’intéresse, c’est de remporter la mise. Néanmoins, en persiflant l’Europe de la sorte, il manque à mon sens d’une vue d’ensemble de la situation : l’UE importe pour près de 500 milliards de dollars de services américains par an. Faire preuve d’une telle ingérence est donc profondément déraisonnable, comme François Hollande n’a d’ailleurs pas manqué de l’en avertir. Avec le recul, le président américain ne paraît pas avoir une vision très précise de la situation géopolitique : ses provocations donnent souvent l’impression qu’il joue aux mikados avec des moufles. Et du fait de sa bêtise, son mandat sera, je crois, tout sauf ennuyeux. En tout cas, ce congrès était bien agréable. L’organisation était parfaitement maîtrisée, elle, et je vous laisse le lien vers le site de l’organisateur de ce séminaire à Cape Town.