C’est assez étrange. Il y a encore quelques années, je voyageais en avion avec insouciance. Mais suite à quelques vols particulièrement mouvementés (traversée d’un orage, fortes turbulences, etc), je me suis mis à être pris d’une peur panique lorsque je devais prendre l’avion. Il y a quelques mois, ma famille m’a donc offert un stage pour lutter contre ma peur de prendre l’avion. Mon stage s’est passé en plein coeur de Paris un dimanche. Nous étions 6 phobiques réunis pour l’occasion, en grande majorité des femmes. J’avais peur quand je prenais l’avion mais je parvenais encore à voyager. D’autres ne pouvaient même plus : une stagiaire n’était plus montée dans un avion depuis 4 ans ! La psychologue a commencé par nous rassurer, en nous apprenant que nous étions loin d’être les seuls à avoir cette gêne : 1 personne sur 5 avoue être stressée à l’idée de prendre l’avion. La première étape de ce stage a consisté à dominer nos pensées négatives. L’objectif de ce groupe de parole était de prendre conscience des biais de raisonnement qui entretiennent nos peurs… Ca m’a fait beaucoup de bien de pouvoir en rire. Puis la psychologue nous a montré comment nous détendre avec la respiration abdominale, avec l’aide d’un logiciel de cohérence cardiaque. L’après-midi, nous avons abordé la partie technique : corriger nos connaissances sur le fonctionnement des avions. L’idée est toute simple : c’est parce que nous ne comprenons pas que nous avons peur. Un pilote de ligne en uniforme nous a donc expliqué comment un avion volait, puis nous avons pu lui poser toutes les questions possibles (par exemple : un avion peut-il se déboîter sous l’effet des turbulences ? Est-il possible qu’une vitre se brise et que le passager soit éjectés de l’appareil ?). Après deux heures d’échanges, j’étais devenu incollable sur le sujet. Puis nous sommes passés à la troisième étape, la plus sympathique car avec mise en situation : nous avons piloté un 737. La simulation de vol s’est faite à bord d’une fidèle réplique de cockpit, et il était placé sur vérins pour générer toutes les sensations de vol.. Un autre pilote de ligne nous a aidés à en prendre les commandes et nous a aidés à manipuler le manche, le pilote automatique et les aérofreins. Le stage s’est achevée par un débriefing où chacun a partagé son ressenti. Au final ? J’ai repris l’avion avec plus de tranquillité. Je n’irai pas jusqu’à dire que je ne ressens pas une certaine appréhension au moment de l’embarquement, mais prendre l’avion n’est plus aussi pénible.