Le moins qu’on puisse dire est que le candidat du PS a des positions ambigües sur la laïcité. Probablement pas par conviction personnelle car il a dans le passé livré quelques combats avec Caroline Fourest, mais certainement par électoralisme (il est député de Trappes en banlieue parisienne). C’est ainsi qu’on a pu s’étonner de la tiédeur – doux euphémisme – de sa réaction par rapport aux patrons de cafés qui interdisent leurs établissements aux femmes. Plus grave encore son porte-parole (notons la symbolique du titre), Alexis Bachelay, est proche du CCIF, cette officine qui considère qu’être laïque c’est être islamophobe. Et le porte-parole en question n’a pas trouvé mieux que d’organiser le jour anniversaire du massacre de Charlie un meeting avec le CCIF… contre l’état d’urgence. On comprend mieux la discrétion de Hamon sur le sujet pendant les débats. Mais l’examen géographique des votes pour la primaire (à Nice c’est très clair !) montre que la désinformation laïcité = islamophobie a été payante électoralement au détriment de Manuel Valls. Pour les Présidentielles ce sera probablement une autre paire de manches !
Mais si on ajoute à ce positionnement désastreux la traditionnelle complaisance de l’extrême gauche pour l’islamo gauchisme, le suivisme d’une grande partie des Verts en la matière et le fait qu’on considère – même si son programme n’est pas encore finalisé en la matière – Emmanuel Macron comme un communautariste libéral à l’anglo-saxonne, on peut se dire que pour un homme de gauche qui estime que dans le contexte actuel la laïcité est la mère de toutes les batailles, le choix ne va pas être simple. Il consistera certainement à choisir le moins pire.
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