Vous êtes-vous déjà intéressé à l’Histoire qu’on enseigne sur les bancs de l’école ? Eh bien, vous devriez. Car elle pourrait bien changer de ton dans les années qui viennent. Dernièrement, la direction m’a envoyé à Londres pour un incentive, et j’ai pu revnir avec plusieurs participants sur l’une des propositions de la dernière primaire de droite. Pour faire simple, plusieurs candidats (dont Fillon) voulaient purement et simplement remanier les manuels d’Histoire proposés par l’école : ils souhaitaient présenter une version patriotique de l’Histoire de France, où cette dernière serait présentée différemment, comme une terre fondamentalement patriotique et gauloise. En somme, il s’agissait de revoir toute notre Histoire et y introduire une bonne dose de story-telling pour la rendre plus vendeuse. En général, ce qu’apprennent les mômes à l’école ne mobilise pas des masses. A part une poignée de cathos qui se sentent en permanence offusqués, personne n’y prête vraiment attention. Mais ce qui a été proposé est un peu plus important cette fois. Cela participe en fait d’un glissement à l’échelle de la société toute entière, un glissement si global que nous n’y prêtons même plus attention : un glissement vers l’extrême-droite. Ces dernières années, la droite a été en partie absorbée par le Front National. A force de vouloir gratter sur les terres du FN, Sarkozy a fini par laisser la couleur bleu marine teinter fortement son programme, et l’a ensuite laissé se répandre dans la société. Qui aurait pu penser, il y a à peine dix ans, que des politiciens hors FN puissent sérieusement soutenir de refaire l’Histoire afin d’inspirer un plus grand patriotisme chez les élèves ? Un patriotisme réservé aux blancs gaulois plutôt qu’à l’ensemble de notre société multiethnique ? L’on ne peut plus parler de plaire aux voix du Front National : le discours de certains candidats LR a ouvert en grand les portes aux idées du Front National. Et cette diffusion de l’extrême-droite dans les esprits constitue à mon sens un sérieux problème. Il est probable que nous nous en mordions les doigts d’ici quelques années. Soit dit en passant, j’ai adoré cet incentive à Londres. Voilà d’ailleurs l’agence qui l’a mis en place, si vous cherchez des idées pour vos événements.