Lutter contre les déchets

La plupart des arguments en faveur des emballages à usage unique alimentaires reposent sur les données d’évaluations du cycle de vie tendant à simplifier les facteurs de production des déchets alimentaires. Les études qui évaluent les impacts écologiques des emballages alimentaires devraient avoir pour objectif d’intégrer les connaissances sur ces facteurs, afin de mieux comprendre dans quelle mesure l’emballage peut réduire les déchets, étant donné que de nombreux d’entre eux (par exemple l’achat excessif et les techniques de préparation) ne sont pas liés au conditionnement et que certaines méthodes de conditionnement (équeutage et multipacks) peuvent augmenter les déchets alimentaires. En outre, lorsqu’une étude du cycle de vie est réalisée, elle devrait identifier plus rapidement les principaux risques posés par l’emballage, comme les déchets marins ou la migration chimique, mais aussi les possibilités de réutilisation de l’emballage, les chaînes d’approvisionnement courtes et les solutions sans emballage. En définissant des critères de classement pour les producteurs, les méthodes de conditionnement de la distribution peuvent entraîner des déchets alimentaires en amont de la chaîne d’approvisionnement, en particulier dans le cas de relations commerciales inéquitables. D’autres méthodes, comme les multipacks et les tailles imposées pour les portions, peuvent entraîner des achats superflus et des déchets au niveau des ménages. Le suremballage ou les emballages problématiques pour le recyclage (comme les emballages de petites tailles ou multi-matériaux) s’opposent à la transition vers une économie circulaire. Des nouvelles structures se consacrent aux déchets alimentaires et les utilisent dans le cadre de leurs modèles commerciaux ou les redistribuent aux personnes dans le besoin, et représentent des efforts louables pour limiter les déchets. Ces initiatives sont toutefois symptomatiques des niveaux de gaspillage alimentaire en Europe, et, de tels efforts doivent être accompagnés par des mesures s’attaquant aux facteurs du gaspillage et assurant un accès équitable à la nourriture. En Europe, dans toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, des initiatives prouvent avec succès que l’utilisation des emballages à usage unique n’est pas nécessaire pour apporter des aliments de qualité, de la ferme jusqu’au consommateur. On trouve, par exemple, des initiatives agricoles soutenues par un collectif, de type AMAP, des détaillants zéro déchet, des marchés fermiers traditionnels et des restaurants et ménages zéro déchet. Les municipalités peuvent agir pour encourager la réduction des déchets d’emballages plastiques et alimentaires, en tant que fournisseurs de nourriture, et au travers des méthodes mises en place pour gérer les déchets.