Des interventions filmées

Certaines affaires ont le mérite de faire bouger les lignes. Après plusieurs affaires d’interventions policières délicates, une nouvelle mesure a été mise en place : depuis le 1er mars, les policiers et gendarmes, dès lors qu’ils procèdent à des contrôles d’identité doivent tout enregistrer à l’aide de leurs caméras-piétons, dans quelques 23 zones de sécurité prioritaires. Parmi les 23 sites sélectionnés, figurent notamment des ZSP en petite et grande couronne de Paris, de même que des départements comme les Alpes-Maritimes.
Ce n’est pour l’heure qu’une expérimentation, qui doit d’ailleurs l’objet d’un décret qu’il reste à valider par le Conseil d’Etat. Mais c’est en soi un pas dans la bonne direction. Ce principe est en application depuis pas mal de temps dans certains pays, et a vraiment confirmé son efficacité. Le but de ce système est de calmer les relations dans le cadre d’un contrôle : les fonctionnaires peuvent ainsi prouver qu’ils ont respecté les règles, et les personnes contrôlées ont des images à disposition en cas d’abus. C’est donc un système où tout le monde est gagnant. Avantage supplémentaire, ces caméras permettent de ne pas retranscrire chaque intervention par écrit, ce qui réduit drastiquement la pesanteur administrative.A la fin de ce projet-test, les DG de la Police et de la Gendarmerie Nationales présenteront au ministre de l’Intérieur un rapport mesurant l’influence de ces témoins électroniques sur la bonne marche des contrôles d’identité. Si cette procédure est déployée à l’échelle nationale, des scandales comme celui de Théo en février dernier ne devraient donc plus défrayer la chronique. Voilà au moins une avancée positive que je garderai de ce gouvernement. D’autant que Bruno Le Roux a annoncé que les 2600 caméras seront bientôt doublées.