Porté par la saga Donald Trump, le New York Times a enregistré au premier trimestre un gain net de 348.000 abonnés en ligne, un record, mais s’attend à un ralentissement au deuxième trimestre. L’élection présidentielle et l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche ont soutenu l’intérêt du public pour l’information et permis au New York Times de revendiquer, à fin mars, 2,2 millions d’abonnés au seul service en ligne, soit une hausse de 62% sur un an. Le nouveau président entretient une relation complexe avec le célèbre quotidien new-yorkais, qu’il critique très régulièrement dans des termes forts tout en accordant souvent des entretiens à ses journalistes. « Le New York Times, en perdition, est une honte pour les médias. Ils ne me comprennent pas depuis deux bonnes années. Changer les lois sur la diffamation ? », a notamment tweeté Donald Trump, début avril. Quelque 308.000 des abonnés gagnés en net souscrivent au site d’information en ligne, et le solde, soit 40.000, n’a accès qu’aux mots croisés. Le groupe de presse prévoit de gagner des abonnés supplémentaires au deuxième trimestre, mais à un rythme moins élevé que sur les deux trimestres précédents, a-t-il indiqué dans un communiqué publié mercredi. Les revenus tirés des éditions papier ou des abonnements au site d’informations en ligne ont crû de 11,2% sur un an, à 242 millions de dollars, compensant le repli des recettes publicitaires. Bien que les abonnés au seul service en ligne constituent désormais près des trois quarts du portefeuille du New York Times, ils ne pèsent cependant que 31,2% du chiffre d’affaires tiré des abonnements et de la vente des éditions papier. Autre élément qui relativise la progression du portefeuille, le revenu moyen par abonné au seul service en ligne est en baisse de 10% sur un an. Sur le plan publicitaire, le chiffre d’affaires des éditions imprimées a baissé de 17,9%, en incluant les petites annonces, une chute partiellement contrebalancée par les revenus publicitaires en ligne, en progression de 18,9% mais qui ne représentent encore que 38% du total. Au total, le chiffre d’affaires est en hausse de 5,1% à 398 millions de dollars. Au premier trimestre, le New York Times a enregistré un bénéfice net de 13,1 millions de dollars, contre un perte de 13,5 millions pour la même période de 2016.
Catégorie : c’est frais
Le Périgord en montgolfière
L’actualité ne prête décidément pas à sourire, et c’est pourquoi, je vous propose une échappée intellectuelle, commémoration d’une envolée fabuleuse. En août dernier, j’ai en effet effectué une expérience à laquelle je repense souvent. J’ai en effet observé la terre d’un point de vue unique lors d’un baptême de l’air en ballon. Ca s’est passé à la campagne, et les événements de ce moment me reviennent régulièrement en mémoire. Je repense à ce matin, attendant dans un pré , pendant que l’équipe organisatrice mettait en place le ballon sur le sol. L’heure était matinale et ma femme et moi tremblions dans l’air glacial du matin. Après un long moment, nous avons enfin pu embarquer dans la nacelle et nous regrouper autour du brûleur. Mais je revois surtout cette minute prodigieux où la nacelle a enfin quitté la terre pour s’élever tout en douceur. Et à mesure que nous prenions de l’altitude, j’ai pris une claque. Je serais incapable de vous expliquer à quel point le monde peut ressembler à un décor, vu d’en haut. Dans Le Cercle des poètes disparus, il y a une scène que j’aime vraiment. C’est quand feu Robin Williams grimpe sur son bureau et explique à ses apprentis-poètes qu’il faut savoir regarder sous un angle différent ». C’est ce qu’était ce vol en montgolfière, d’une certaine manière : une manière de percevoir le monde sous un angle original.Le vol en montgolfière est une expérience merveilleuse. Et différent, je peux vous garantir que le monde est étrange, pour peu qu’on l’admire de là-haut ! Vous avez déjà contemplé notre planète depuis le hublot d’un Airbus ? Eh bien, c’est comme comparer un vieux téléviseur en noir et blanc et un écran Full 3D ! Parce que là, il n’y a pas une paroi de verre pour vous séparer du monde ; vous pouvez sentir le vent sur votre peau, humer l’air pur, vous admirez la terre qui se rehausse d’or tandis que le soleil étend ses rayons. C’en est presque mystique. Cette expérience s’est déroulé il y a plusieurs mois et j’y repense souvent, quand je perds des heures dans les embouteillages. Ce baptême en ballon est devenu une manière de m’extraire des petits ennuis qui jalonnent la vie au quotidien. Ca met du baume au coeur. Si la possibilité, je vous conseille vivement d’essayer.A lire sur le site internet de cette expérience de vol en montgolfière dans le Périgord.
De Trump à l’Afrique du Sud
Disons-le tout net : le 45e président américain est à mon sens un danger public. Il faudrait l’enfermer entre quatre murs capitonnés pour l’empêcher de faire du mal, aux autres pays mais au sien aussi. Il en a encore fourni la preuve récemment : l’homme a eu des propos particulièrement venimeux envers l’Europe. A ses yeux, ce projet-là était en effet voué à l’échec. Des propos comme d’habitude non argumentés et assez ridicules. Pourtant, j’ai été surpris en voyant combien ses idées semblent avoir eu un impact chez certains. Il y a quelques jours, je me suis en effet rendu à Cape Town pour participer à un congrès. Et au cours de la soirée, j’ai parlé de cela avec certaines personnes présentes. Et certains soutenaient les déclarations du sémillant milliardaire ! Pour moi, ceux-là se laissent vraiment avoir grossièrement. Donald Trump malmène seulement le modèle européen afin de nous fragiliser. Ce qu’il veut véritablement, c’est le trépas de l’Europe pour arriver à ses propres fins. Comme Poutine, qui poursuit son oeuvre de propagande en ce sens depuis si longtemps. Les deux ont chacun leurs raisons. Poutine entend exterminer l’écueil européen qui se dresse sans cesse devant lui. Trump, quant à lui, et avec le pragmatisme qui le caractérise, rêve d’isoler chaque pays européen dans le seul but de pouvoir conclure avec lui des partenariats très lucratifs pour les américains. L’application vivante de « America first », en somme. Trump a de l’Europe une vision subjective : tout ce qui l’intéresse, c’est de remporter la mise. Néanmoins, en persiflant l’Europe de la sorte, il manque à mon sens d’une vue d’ensemble de la situation : l’UE importe pour près de 500 milliards de dollars de services américains par an. Faire preuve d’une telle ingérence est donc profondément déraisonnable, comme François Hollande n’a d’ailleurs pas manqué de l’en avertir. Avec le recul, le président américain ne paraît pas avoir une vision très précise de la situation géopolitique : ses provocations donnent souvent l’impression qu’il joue aux mikados avec des moufles. Et du fait de sa bêtise, son mandat sera, je crois, tout sauf ennuyeux. En tout cas, ce congrès était bien agréable. L’organisation était parfaitement maîtrisée, elle, et je vous laisse le lien vers le site de l’organisateur de ce séminaire à Cape Town.
Bleu marine
Vous êtes-vous déjà intéressé à l’Histoire qu’on enseigne sur les bancs de l’école ? Eh bien, vous devriez. Car elle pourrait bien changer de ton dans les années qui viennent. Dernièrement, la direction m’a envoyé à Londres pour un incentive, et j’ai pu revnir avec plusieurs participants sur l’une des propositions de la dernière primaire de droite. Pour faire simple, plusieurs candidats (dont Fillon) voulaient purement et simplement remanier les manuels d’Histoire proposés par l’école : ils souhaitaient présenter une version patriotique de l’Histoire de France, où cette dernière serait présentée différemment, comme une terre fondamentalement patriotique et gauloise. En somme, il s’agissait de revoir toute notre Histoire et y introduire une bonne dose de story-telling pour la rendre plus vendeuse. En général, ce qu’apprennent les mômes à l’école ne mobilise pas des masses. A part une poignée de cathos qui se sentent en permanence offusqués, personne n’y prête vraiment attention. Mais ce qui a été proposé est un peu plus important cette fois. Cela participe en fait d’un glissement à l’échelle de la société toute entière, un glissement si global que nous n’y prêtons même plus attention : un glissement vers l’extrême-droite. Ces dernières années, la droite a été en partie absorbée par le Front National. A force de vouloir gratter sur les terres du FN, Sarkozy a fini par laisser la couleur bleu marine teinter fortement son programme, et l’a ensuite laissé se répandre dans la société. Qui aurait pu penser, il y a à peine dix ans, que des politiciens hors FN puissent sérieusement soutenir de refaire l’Histoire afin d’inspirer un plus grand patriotisme chez les élèves ? Un patriotisme réservé aux blancs gaulois plutôt qu’à l’ensemble de notre société multiethnique ? L’on ne peut plus parler de plaire aux voix du Front National : le discours de certains candidats LR a ouvert en grand les portes aux idées du Front National. Et cette diffusion de l’extrême-droite dans les esprits constitue à mon sens un sérieux problème. Il est probable que nous nous en mordions les doigts d’ici quelques années. Soit dit en passant, j’ai adoré cet incentive à Londres. Voilà d’ailleurs l’agence qui l’a mis en place, si vous cherchez des idées pour vos événements.
Laverne
On se retrouve ici chez moi pour envisager le monde tel qu’il est.